Depuis 2019, l’entreprise SOTIPAPIER, à travers son programme de RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) ” Sotipapier s’engage“, soutien le projet de “Corridors environnementaux autour de l’oued Tine” mis en œuvre par l’association LACT dans une vingtaine de fermes partenaires en aval du récent barrage Oued Tine dans les gouvernorats de Bizerte et de la Manouba..

Née en 1981, l’entreprise SOTIPAPIER est le leader africain dans la production du papier Kraft destiné aux sacheries pour la fabrication de sacs grande contenance, et du papier TestLiner et Cannelure destinés à la production de carton ondulé, avec une capacité de production de 80.000 tonnes par an et une part de marché de 40% au niveau national. Championne économique, l’entreprise implantée à Belli, dans le gouvernorat de Nabeul, n’a jamais négligé sa responsabilité sociale et sociétale, en s’imposant parallèlement comme un acteur économique citoyen, par exemple en s’équipant très tôt d’un système de traitement des eaux usées et en investissant dans le recyclage des déchets en papier et du carton à hauteur de 50 000 tonnes par an.

Entretien
Rencontre avec le directeur de cette belle entreprise, Philippe Lacoste, qui aborde entre autres sujets le soutien de Sotipapier au projet «Corridors environnementaux autour de l’Oued Tine»

Philippe Lacoste, le PDG de SOTIPAPIER
Q : De plus en plus, les grandes entreprises accompagnent leurs programmes de Responsabilité Sociale et Environnementale d’actions concrètes en faveur du climat et des mesures de mitigation des changements et dérèglements climatiques en cours. Dans le « hot spot » climatique qu’est la Méditerranée, et particulièrement en Tunisie où 75 % des terres arables sont en cours de désertification, cet engagement est primordial. Comment est né l’idée du programme « Sotipapier s’engage » ? 

P.L : Cet engagement, basé sur de profondes convictions, à la fois environnementales et sociales, a toujours existé chez Sotipapier, où nous investissons toujours davantage pour le bien-être et le développement personnel de nos collaborateurs ainsi que pour la réalisation d’actions à vocation sociale et environnementale dans le cadre de notre orientation RSE.« Sotipapier s’engage » est une plateforme destinée à regrouper et harmoniser ces différentes actions environnementales et sociales.

Les premières pousses des futurs corridors
Cet engagement porte donc sur deux axes principaux : l’axe Social, avec des actions en faveur de nos collaborateurs, leurs familles et leur environnement proche; Par exemple, nous sommes fiers d’avoir porté les travaux récents en faveur de l’école primaire de Belli qui a vu passer la majorité des employés de Sotipapier. Et un axe environnemental , que ce soit en interne par la mise en place d’un département HSE ou en externe, avec notre engagement à vos côtés dans l’action de plantation de 8000 arbres autour de l’Oued Tine. 

Q : « De l’arbre au papier et du papier à l’arbre »: quel est le sens de votre engagement spécifique dans le cadre du projet « Corridors environnementaux autour de l’oued Tine » du PPI OSCAN 2, programme de plantation d’arbres et de soutien à l’agroforesterie ?

P. L : Ce programme est important à nos yeux et aux yeux de tous nos employés, car il émane d’un désir d’être toujours plus proche de la nature, et aussi de former, conseiller les agriculteurs des zones arides à la façon de recréer l’espace naturel, redémarrer l’activité agricole et générer des emplois stables, et durables.

Un programme de plantation d’arbres fruitiers et forestiers
Q : On a vu récemment la société civile porter la contestation de la décision gouvernementale d’autoriser l’utilisation des sacs en plastique en remplacement des sacs de ciment en papier kraft. Comment analysez-vous cette mobilisation ? Quel est l’avantage environnemental du papier par rapport au plastique d’une manière générale, et plus spécifiquement dans ce cas précis ?

P. L : Cette mobilisation citoyenne illustre bien l’état d’esprit de la majorité des tunisiens, qui veulent vivre dans un environnement sain et préserver la nature pour les générations futures. Concernant le papier, nous pourrions vous présenter une liste très longue de l’importance et des avantages d’utiliser le matériau papier qui est un ami de la nature, biodégradable et recyclable à 100%. Le plastique est une source importante de pollution dans le monde qui impacte fortement la survie de nombreuses espèces animales.

Jeunes plants de figuiers issus des pépinières volantes
Le lien qui unit Sotipapier et la société civile tunisienne est un lien direct, basé sur le respect mutuel. La société civile s’est mobilisée pour nous soutenir et défendre notre filière. Ceci révèle une parfaite connaissance des écosystèmes en jeu et du bien-fondé de notre activité.

Plantation d’oliviers sur des banquettes de lutte contre l’érosion
Q : Dans le contexte actuel de crise sanitaire et économique, comment envisagez-vous l’évolution de cet engagement dans des programmes de RSE en Tunisie dans les prochains mois ?

P. L : Nous ne cessons et ne cesserons jamais de nous engager, partout où cela est possible, soit par le financement, soit par la mobilisation de nos forces vives au travers d’actions ciblées. Cette crise nous a permis d’être encore plus solidaires et attentifs aux besoins de notre environnement.

Q : La Tunisie a pris des engagements forts lors de la COP 21 et des Accords de Paris pour tenter de maintenir le réchauffement planétaire en dessous des 2 °C d’augmentation; Dans ce cadre, l’industrie tient une place importante dans le bilan carbone du pays. Au-delà de l’engagement de SOTIPAPIER, comment percevez-vous la dynamique générale et les engagements des entreprises du secteur industriel ?  Quels seraient, selon vous, les stratégies à adopter pour tenir ces engagements forts ?

P. L : Nous estimons qu’il est primordial que les entrepreneurs industriels tunisiens réduisent au maximum l’empreinte carbone dans leur activité et la considère comme un élément essentiel de la pérennité de leur entreprise.  A Sotipapier, nous ne cessons d’aller vers une minimisation de l’empreinte carbone, et ce par des investissements adaptés au niveau de l’énergie par exemple. Mais, pour que l’engagement soit général, il est important que les pouvoirs publics agissent de concert par une politique active d’incitation.

Visite sur le terrain
Q :  L’économie de la ressource hydrique et de l’énergie sont des priorités pour, d’une part, alléger l’empreinte carbone de l’entreprise, et d’autre part pour contribuer à la sobriété dans un contexte de raréfaction de la ressource, notamment de la ressource en eau ? Quelle est la position de Sotipapier sur ces questions stratégiques ?

P. L : Nous continuons à investir régulièrement dans ce sens, et nous nous mobilisons, avec nos collaborateurs, pour éliminer le gaspillage de l’eau et de l’énergie.

Une expérimentation de paillage innovante
Autre exemple important : nous avons répondu présent pour l’expérimentation du paillage des arbres avec des chutes de bobines de papier que nous produisons. Ce paillage contribuera à protéger les arbres, et surtout à limiter l’évaporation de l’eau pour leur permettre une meilleure croissance.

Q : Vous-même, ou votre équipe avez participé à de nombreuses sorties sur le terrain avec l’équipe Capte-Tunisie à la rencontre de la vingtaine d’agriculteurs partenaires et bénéficiaires du projet. Y a-t-il une anecdote, ou un souvenir, qui vous a marqué ?

La communauté de oued Tine accompagne M. Salim Kammoun représentant de l’entreprise SOTIPAPIER lors de visites sur le terrain
P. L : Lors de chaque visite, nous sommes très touchés par l’accueil et l’humanité des gens qui vivent dans cette région. Cet amour de la terre, qu’ils expriment toujours avec intensité, nous pousse non seulement à contribuer toujours et encore à l’accélération de ce projet, mais nous encourage aussi à venir les rencontrer le plus souvent possible, pour témoigner de notre reconnaissance des efforts fournis pour améliorer la vie au quotidien et l’avenir de leurs enfants.

Source : CAPTE

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